L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une approche thérapeutique inventée aux États-Unis par une psychologue américaine, Francine Shapiro, dans le début des années 90. Cette méthode fût d’un grand secours pour les américains revenant de la guerre du Vietnam et victimes de stress post traumatique. Si l’EMDR s’est démocratisé en France depuis un peu plus de 10 ans, c’est aujourd’hui une technique réputée dans le monde entier pour être d’une grande efficacité concernant la prise en charge de troubles tels que notamment les traumatismes et les phobies.
L’EMDR est une thérapie dans laquelle le patient est guidé par le praticien et effectue des mouvements avec les yeux afin de traiter des traumatismes psychologiques et les blocages qui en sont la directe conséquence. C’est une thérapie également très efficace dans l’appréhension des phobies. Toutes les thérapies par mouvements oculaires relèvent d’un processus naturel : durant la phase de sommeil paradoxal, notre cerveau rationnel (cortex) va analyser des informations émotionnelles de la journée. Certaines informations sont émotionnellement trop « lourdes » et de fait, notre cortex n’étudie pas ces données. C’est un mécanisme de défense qui s’avère finalement inadapté puisque tant que l’information n’est pas traitée par les zones cognitives, elle revient sous forme déguisée à la conscience (cauchemar, flash-back, angoisse…). Les mouvements oculaires effectués durant le traitement EMDR viennent réaliser ce que le cerveau aurait dû accomplir durant la nuit, à savoir déplacer les informations bloquées dans la zone émotionnelle vers les zones cognitives.
En EMDR, on traite les différentes émotions liées à un événement. On va baisser en intensité voire faire disparaitre l’émotion désagréable de l’événement. L’objectif n’est pas de faire oublier le traumatisme, mais bien de l’intégrer.
C’est une méthode d’exposition car on demande au patient de se reconnecter à l’émotion désagréable et persistante pour pouvoir s’en libérer. Mais un des avantages considérables, au-delà de son efficacité, c’est qu’une personne ayant vécu un traumatisme engendrant des émotions telles que la honte par exemple peut ne pas en parler à son thérapeute tout en pouvant être traité en EMDR.